Paul Arène écrit, à 25 ans, son chef-d'œuvre Jean-des-Figues.
L'auteur, né à Sisteron en 1843, a rédigé ce récit en deux mois, (juillet août 1868), au Bastidon de la Cigalière (dit Bastidon Paul Arène) à Sisteron.
Dans ce livre dédié à Alphonse Daudet, la vie de l'auteur se confond avec celle du héros.
C'est l'histoire d'un jeune Provençal qui abandonne son pays natal où il s'ennuie pour "monter" à Paris.
Il va y essayer, deux ans durant, tous les ingrédients de ce qui caractérise la vie de bohème dans la capitale, en ce milieu de XIXe siècle.
Mais, au final, il devra bien s'apercevoir que rien ne vaut la vie tranquille de Sisteron et de sa Provence...
Les Editions des Régionalismes ont réédité en juillet 2017 l'édition de 1932, illustrée par François de Marliave, dans une nouvelle version entièrement recomposée.
Jean-des-Figues
Je vins au monde au pied d'un figuier, il y a vingt-cinq ans, un jour que les cigales chantaient et que les figues-fleurs, distillant leur goutte de miel, s’ouvraient au soleil et faisaient la perle. Voilà, certes, une jolie façon de naître, mais je n'y eus aucun mérite.
Aux cris que je poussais, (ma mère ne se plaignit même pas, la sainte femme !) mon brave homme de père, qui moissonnait dans le haut du champ, accourut.
Paul Arène
Paul Auguste Arène est né le 26 juin 1843 à Sisteron et est décédé à Antibes le 17 décembre 1896. Il est enterré à Sisteron.
Journaliste, poète, écrivain, il insérait dans ses œuvres les particularités et les mœurs des paysages provençaux. Il fut l'un des grands écrivains provençaux du XIXe siècle.
Licencié de philosophie, après avoir été maître d'études au lycée Thiers à Marseille, il devient journaliste à Paris. Il fréquente cafés littéraires, théâtres...
Ami d'Alphonse Daudet, il a notamment travaillé avec lui à l'écriture des chroniques provençales dont le propos est très proche des célèbres Lettres de mon moulin.
Il est, comme Frédéric Mistral et Théodore Aubanel, auteur de langue française et de langue d'oc. Nommé majoral du Félibrige en 1884, il écrivit des nouvelles et des poèmes en provençal.
Parmi ses œuvres figurent des chroniques, pièces de théâtre, poèmes et contes comme Jean des Figues, Le Char, L’Ilote, Paris Ingénu, Des Alpes aux Pyrénées, La Chèvre d'Or, Nouveaux contes de Noël, La Gueuse parfumée, Les Ogresses, Friquettes et Friquets, Contes de Provence, Domnine, etc.
L’épitaphe de Paul Arène :
M'en vau l'amo ravido
D'ave pantaia ma vido.
que l'on peut traduire "Je m'en vais l'âme ravie - d'avoir rêvé ma vie".
En savoir plus
Vous trouverez certaines rééditions des œuvres de Paul Arène chez votre libraire préféré.
- Vous pouvez aussi l'acheter directement sur le site de l'éditeur Editions des Régionalismes
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