La réédition de Montagne aux Solitudes de Jean Proal par les éditions La Trace en juin 2021 est une excellente nouvelle pour aider à la découverte ou redécouverte de cet auteur mal connu, natif de Seyne-les-Alpes.
Ce livre a en effet été édité chez Denoël en août 1944, puis en septembre 2004 aux éditions de lʼEnvol. Grâce aux efforts de l'association Les Amis de Jean Proal, le texte original est de nouveau accessible au plus grand nombre.
Le récit se présente sous forme de deux journaux intimes, une écriture originale et unique dans l'œuvre de l’auteur.
Il a pour cadre les paysages arides des forts de la rade de Toulon et ceux autour de Moustiers-Sainte-Marie. Une sorte de huit clos que vivent deux protagonistes pendant leur service militaire.
On lit donc le journal intime des deux personnages.
Galliera explore et analyse son passé. IL évoque sa difficile enfance jusqu'à sa rencontre avec des paysans moustiérains et sa lente renaissance auprès de Claire. Il s'est mis à écrire pour clarifier les pensées qui le perturbent depuis quelques jours.
Quand à Faucherand, qui utilise plutôt la peinture pour s'exprimer, il a commencé un journal pour ne pas perdre pied dans cette solitude.
La lecture de ce récit est très prenante dès les premières pages et ce jusqu'au mot "fin".
Montagne aux Solitudes
Sur le thème intemporel et poignant d'un amour contrarié et partagé, se déroule l'histoire de Jean Galliera et de René Faucherand. Ils sont tous deux différemment attachés à la même femme, et isolés dans un fort au-dessus de la rade de Toulon.
Pendant leur service militaire ils partagent la vie du fort en évoquant des souvenirs personnels. Une sorte d’amitié naît entre eux…
Galliera raconte notamment, avec passion, sa rencontre amoureuse avec Claire, sa fiancée. Elle est en effet, la fille de la famille chez qui il s'est engagé comme garçon de ferme à Moustiers-Sainte-Marie dans le Verdon.
Au fur et à mesure de ses évocations, son camarade croit de plus en plus connaître Claire, au point qu'il réalise d'elle un portrait, saisissant de vérité…
L’auteur Jean Proal
Jean Proal est né le 16 juillet 1904 à Seyne-les-Alpes. Après ses études au lycée de Digne, il travaille dans l’administration comme receveur de l’Enregistrement à Voiteur, Malaucène puis Paris.
Il démarre tôt sa carrière littéraire. Son premier roman publié, Tempête de printemps, paraît en 1932 chez Denoël, il a alors 28 ans. Il est introduit dans le monde culturel et de la critique littéraire de l’époque.
En contact avec les écrivains de son époque et encouragé par eux : Max Jacob, Cendrars, Jean Giono, Roger Martin du Gard, La Varende, Marie Mauron, Maria Borrely…
En 1950, gravement malade, il se fixe à Saint-Rémy-de-Provence, où il se lie d’amitié avec Aragon et des peintres tels : Hans Hartung, Mario Prassinos, Georges Item.
Il reçut le Grand prix du roman de la société des gens de lettres pour De sel et de cendre en 1953 et fut Premier grand prix de Provence pour l’ensemble de son œuvre en 1961.
Hospitalisé en Avignon, il y meurt le 24 février 1969.