Le livre Patrick Edlinger est à mi-chemin entre la biographie et l'autobiographie. Jean-Michel Asselin dresse un portrait de cette icône de l'escalade des années 1980, décédé en novembre 2012.
Il retrace son parcours d'alpiniste reconnu mondialement, tout en témoignant d'une certaine fragilité et de son combat pour rester debout.
Paru aux éditions Guérin quelques mois après sa mort, c'est un peu un livre testament, écrit à quatre mains.
Car c'est bien Patrick Edlinger qui l'a écrit avec l'aide de son ami depuis toujours, Jean-Michel Asselin, qui dit lui avoir simplement "prêté ses doigts" pour écrire sa biographie.
Patrick Edlinger par Patrick Edlinger
Patrick Edlinger, est né le 15 juin 1960 à Dax et mort accidentellement le 16 novembre 2012 à La Palud-sur-Verdon. Il est originaire de la vallée de l'Ubaye, où ses parents ont continué à vivre.
Il pratique l'escalade dès son plus jeune âge. Lycéen à Toulon, il s'entraine sur la falaise du Baou des Quatre Oures. Il rencontre Patrick Berhault avec qui dorénavant il s'entraînera.
Il est un des pionniers de l'escalade libre. "L'ange blond qui dansait au-dessus du vide", sans corde, réputé pour ses ascensions en solo intégral. Grimpant sans être assuré mais aussi pieds nus.
Opéra vertical (1982) et La vie au bout des doigts (1983), les deux courts-métrages devenus mythiques de Jean-Paul Janssen, ont projeté Patrick Edlinger dans la lumière. Il devient alors l'une des premières figures médiatiques de la discipline à tout juste vingt deux ans.
Il sera l’inspirateur de grimpeurs, à l’origine de centaines de vocations pour cette activité nouvelle qu’était l’escalade. Son génie de la grimpe au physique d’éphèbe et la simplicité de son mode de vie ont contribué à faire de Patrick un héros pour la jeunesse, un géant de l’escalade.
En 1984, il est ainsi élu, avec le sondage du magazine Paris Match, personnalité préférée des Français, catégorie Sports.
Ensuite, ce seront des années de compétition et d'escalade dans le monde entier. Il ouvre des voies extrêmes pour l'époque.
Suite à une grave chute en falaise dans les calanques de Marseille, en 1995, il a abandonné le haut niveau.
Il restait néanmoins une figure de l'escalade et continuait de vivre sa passion dans le Verdon. Après la naissance de sa fille, Nastia, en 2002, il a arrêté la pratique du solo, tout en continuant à s'entrainer. Il avait également ouvert le gîte de l'Escalès à La Palud-sur-Verdon avec son épouse.
Un récit pour se livrer
A 51 ans, Patrick Edlinger a choisi de se livrer, de raconter le parcours d’un homme libre, sans concession. De cette liberté, jaillissait sur l’écran le lutin qui se moquait de la gravité, de la peur aussi. Avec une seule main, il se balançait avec élégance et faisait à peine frissonner l’air autour de lui.
Mais la légèreté n’a qu’un temps et Patrick n’hésite pas à révéler ses fragilités. Ce n’est pas la moindre qualité de ce récit que de dévoiler l’homme sans retoucher le génie de l’artiste.
Il souffrait de dépression et s'était réfugié dans l'alcoolisme. "C'est le combat le plus dur que j'aie jamais mené, comme un solo impossible, mais je vais m'en sortir", avait-il déclaré.
Ce livre était comme un "solde de tout compte", pour rebondir. Patrick Edlinger avait en effet réussi à se sortir de l'enfer et avait de nouveaux projets de voyages. Ce livre prend un tour particulièrement émouvant quand on sait que Patrick nous quitta après avoir inscrit un point final au bas de la dernière page.
Il vivait et est mort à 52 ans, dans sa maison située à La Palud-sur-Verdon, au cœur de ce Verdon qu'il aimait tant.
Ce beau livre de plus de 300 pages, richement illustré de nombreuses photos, d'émouvants "avant-lire" et "après-lire", est un témoignage inoubliable.
Présentation du livre Patrick Edlinger en vidéo
Pour aller plus loin
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